jeudi 14 avril 2005

Pour en finir définitivement avec les querelles partisanes


Quelle alternative politique, économique et sociale sans remise en cause des dogmes du passé ?

Pour en finir définitivement avec les querelles partisanes. Pour se convaincre une fois pour toutes de s’extirper des dogmes moisis et poussiéreux qui nous emprisonnent. Je voudrais procéder, à travers cette contribution, à une petite rétrospective des expériences aux pouvoir des partis appliquant les idéologies que certaines formations politiques tunisiennes nous présentent comme une alternative sérieuse à la dictature de Ben Ali. Cette référence à l’histoire ne se limite pas à l’histoire de la Tunisie en particulier. Notre histoire fait partie d’un tout qu’il ne faut jamais perdre de vue.
Alors commençons par les communistes et leurs armada de crépuscules trotskistes, marxistes et autres maoïstes. Après les atrocités pendant l’ère soviétique, toutes les atteintes aux droits du peuple, l’asservissement physique et intellectuel engendré par le propagande diabolique et la terreur, les déportations, les camps de concentration et les goulags staliniens pour aboutir à l’échec total et retentissant dont on paye, jusqu’à nos jours, les conséquences. Les quelques survivants ne me semblent pas être des très bons exemples en respect de la démocratie et des droits de l’homme. L’existence d’un parti communiste ou toute autre avatar de la révolution bolchevique, me semble anachronique et décalé.
Quant aux partis nationalistes arabes, les exemples ne manquent pas. Le meilleur spécimen du partie nationaliste arabe c’est le partie baâth qui a exercé en Irak et qui exerce encore en Syrie avec une efficacité totalitaire redoutable. La Syrie est en état d’urgence depuis 30 ans, c’est a dire le contrôle total du pays par l’armée et la restriction des droits civiques pour raison d’état. Le parti nationaliste arabe baâth soutient une dictature militaire, une des plus oppressantes de la planète. Son action néfaste s’étend même en Jordanie et surtout au Liban qui risque de sombrer encore une fois dans la guerre civile. Sans oublier la schizophrénie des autorités égyptiennes qui oscillent entre le nationalisme arabe armé et l’adhésion aux aspirations américaines pendant la première guerre du golfe en empochant par l’occasion une réduction d’un tiers de sa dette.
En ce qui concerne le socialisme, je n’ai pas à citer d’autres pays, notre expérience douloureuse suffirait. Les années Ben Saleh sont là pour nous rappeler les conséquences d’un aveuglement idéologique qui avait entraîné le pays au bord du gouffre et a permis à notre cher dictateur de nous faire goûter au joies amères de sa fausse démocratie.
Concernant les partis « islamistes » le tableau n’est guère meilleur (que dieu les pardonne). La mentalité moyenageuse de la pétro-monarchie wahhabite et son influence sur toute la région du golfe persique et au-delà. Les chiffres en Arabie saoudite sont effarants. En plus du déficit de liberté, on remarque une insuffisante promotion du savoir (un enfant sur deux n’atteint pas le niveau secondaire [*]). Un chômage chronique qui touche selon les estimations plus de 30% de la population et cela malgré la manne des pétrodollars. Un immobilisme qui n’est pas digne de l’épicentre de l’islam. L’expérience éphémère des talibans en Afghanistan est si grotesque qu’elle ne représente pas un cas pertinent à citer. Quant aux espérances que certains ont porté à la révolution islamique, elles se sont très vite estompées. Fascinés par l’expérience chinoise, certains dirigeants iraniens ont espéré mener à bien des réformes économiques indépendamment des rivalités politiques ou religieuses. Ces réformes sont pourtant « totalement enlisées aujourd’hui, malgré l’abondance de ressources et la nécessité urgente de créer des emplois [**] ». Deux raisons principales à cette paralysie : la résistance du secteur traditionnel, porté au pouvoir à la révolution, ayant de l’économie une vision purement commerciale et non industrielle. Mais aussi, comme en politique, la multiplication de centres de pouvoirs dont les idéologies et les intérêts divergent. Encore une fois la déception des jeunes iraniens était grande malgré leur implication politique et religieuse.
Pour le régime actuel, le mélange du despotisme, népotisme, libéralisme, clientélisme, populisme et socialisme, a plongé le pays dans une crise politique, économique et identitaire sans précédent. Sans oublier les humiliations quotidiennes que subit le peuple tunisien. Cette mortification n’est pas seulement physique mais aussi intellectuelle. Il y a bien sûr tant d’autres choses à dire sur la dictature du général président, mais je pense que vous en savez autant que moi et sûrement plus pour ceux qui le vivent dans leur chaire.
Enfin, et pour en finir avec ce constat je pense qu’on peut facilement comprendre ma réticence à adhérer à des idées qui ont montré leur limites. Ma démarche n’est donc pas provocatrice, mais au contraire constructive. Je joins donc ma voix à l’appel de Mourad Dridi pour un « front libéral tunisien, populaire, réformiste et patriote [***] ». J’appelle toute les forces vives du pays a se mobiliser pour un débat réaliste dénouer d’idéologie et d’aspirations partisanes.

[*] Atlas géopolitique et culturel, Le Robert 2003, 167p
[**] Les acteurs de l’économie iranienne, Serge Michel, Iranrepoter.com
[***] De la nécessité d’un mouvement libéral tunisien, par Mourad Dridi, Réveil tunisien 2005

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