armi les nombreux domaines où la Tunisie occupe les premiers rangs dans les classements internationaux, il en existe deux où elle est particulièrement brillante : l’émancipation de la femme et la pratique de la censure. Alors, quand le régime tunisien décide de mettre à profits l’expérience accumulée dans ces deux domaines, cela donne l’Agence Tunisienne de l’Internet ou ATI pour les intimes. En effet depuis sa création en 1996 l’agence publique n’a été dirigée que par des femmes. Pas moins de 3 directrices successives qui ont constitué à elles trois un tableau de chasse impressionnant. Celles qui auraient pu être le symbole de cette Tunisie paritaire ce retrouvent être les administratrices pour le compte de l’état de l’une des pires de ses entreprises : celle de la censure et de la désinformation.
Elles s’appellent Khadija Ghariani, Feriel Béji et Lamia Cheffai. Leurs noms ne vous disent peut être rien, pourtant, elles participent de jours en jours, à mener à bien l’étouffement et la mise aux pas de l’Internet libre en Tunisie tant espérés par le pouvoir en place. Plus de 50 sites et blogs tunisiens sont depuis censurés sans compter des dizaines d’autres de diverses nationalités également inaccessibles. Pour y parvenir elles travaillent main dans la main et en dehors de tout cadre légal avec la police du Net tunisien. Il ne serait être autrement puisque depuis le 3 septembre 2007 et la censure de Dailymotion, le fournisseur d’accès TopNet a désigné directement l’ATI comme responsable du « filtrage » du site. Un aveu qui confirme se que tout le monde savait déjà. Etant le fournisseur de tous les autres fournisseurs d’accès, l’ATI peut filtrer à sa guise l’accès à l’Internet.
Il faut dire que si on lit bien entre les lignes les déclarations des différentes administratrices, l’activité de « filtrage » de l’internet tunisien n’a jamais été formellement niée par l’agence. Déjà, Mme Ghariani, première à avoir tenu les reines de l’agence et à qui on doit la première vague de censure qui a vu interdire les premiers sites indépendants de la toile tunisienne, répondant aux accusations de censure déclarait : « il n’y a pas de censure en Tunisie puisque les proxys n’y sont pas interdits ». Ce qui en d’autre termes veut dire « nous censurons mais nous permettons de contourner cette censure ». Admirez toute la subtilité de la réponse qui sous-entend que pour les internautes avertis sachant utiliser les Proxys, il n’était pas impossible de contourner les blocages. Mais elle oublie tout de même de préciser que le recours aux proxys est possible surtout parce qu’il est techniquement impossible de les censurer tous et que ceux utilisés étaient censurés à-fur-et-à-mesure que ses techniciens les découvraient.
Pour Mme Béji qui lui succède, le discours est toujours aussi subtil mais beaucoup plus explicite. Puisque tout en niant l’existence de la censure, elle justifie celle-ci par un besoin de servir l’intérêt général ! « Certaines voix calomnient la Tunisie en disant qu'Internet y serait censuré. » dit-elle. « La vérité, c'est que nous souhaitons une bonne utilisation du réseau, pour que cet outil serve réellement au peuple ». Voilà donc pourquoi censure-t-on en Tunisie : c’est pour éviter au peuple les lectures inutiles. Quelle abnégation et quel sens du devoir. Un sens du devoir qui lui permet de battre un record de rapidité en censurant Yezzi.org, le site de la manifestation permanente contre Ben Ali, moins de 18 heures après sa mise en ligne ! Encore, dans l’une de ses dernières actions à la tête de l’agence, surement dans un excès d’abnégation, elle censure Dailymotion l’un des sites les plus visités par les internautes tunisiens. « Le peuple », lui, n’apprécie pas vraiment, à en croire les dizaines de voix mecontentes des utilisateurs tunisiens de se site.
Mme Lamia Chafaï qui est venue dans les baguages de Mr Haj, le ministre actuel, et que la presse présente comme «une vraie communicatrice, très joviale, toujours souriante, courtoise et est dotée d’une grande maîtrise du Web et de l’Internet», n’est quant à elle, pas étrangère à la maison. Elle s’y occupait déjà de marketing et de commerce électronique sous le règne de Mme béji avant d’aller exercer ses talents à l'Agence nationale de certification électronique (ANCE) dont elle a été la directrice générale. D’ailleurs pour bien marquer son retour et montrer à ses commanditaires qu’elle peut faire aussi bien, voir mieux que ses prédécesseurs, elle censure You Tube un autre site de partage de vidéo qui est devenu le refuge de tous ceux qui ne pouvaient plus accéder à Dailymotion. Ce qui ne semble pas poser de problème à celle qui déclarait que « La Tunisie est certainement aussi avancée dans la voie de la société de l'information que de nombreux pays européens. […] Dans un certain nombre de cas, elle donne l'impression d'avancer plus vite que la France ». Il est évident qu’administrer la censure des deux sites les plus emblématiques du Web 2.0, et de dizaines d’autres sites est en soit un exploit que peu de pays peuvent égaler. Mme Cheffai vient même d’élever encore le niveau d’un cran en censurant il y à quelques jours un autre blog qui s’ajoute à une liste qui commence à être longue. Difficile donc de faire mieux !
Sur Tunisie Haut débit, un blog qui parle des services Internet en Tunisie on peut lire la présentation suivante : « L’ATI, vous connaissez ? C’est la police du net tunisien. Plus efficace que le contrôle parental, elle veille à ce que notre navigation sur internet soit la plus saine que possible. L’ATI joue, aussi, le rôle du « Big Brother » qui décide à notre place et à la place des FAI de ce qui est le mieux pour les exigences des Tunisiens sur le net». La réputation de l’ATI n’est plus donc à faire en matière de « flicage » et même si l’auteur de ces quelques lignes espérait « une bienveillance plus maternelle » de la part de Mme Cheffai, le palmarès déjà bien garni de cette dernière finira pas le convaincre du contraire. Reste encore un petit effort à faire pour l’agence pour assumer son rôle « de police de l’internet » au grand jour, puisque jusqu’ici elle cachait la censure qu’elle exerce en reproduisant une fausse page d’erreur, la fameuse page « 404 ».
Le journaliste, du site d’informations économiques, webmanagercenter.com ne croyait pas si bien dire en écrivant : « Décidément les femmes réussissent bien à l’ATI (Agence Tunisienne d’Internet). En effet, depuis sa création, l’ATI a été dirigée par des femmes (à trois reprises), ce qui dénote la capacité de ces dernières dans la gestion technique du nœud Internet national. ». En ce qui concerne la gestion du nœud les trois administratrices ont montré leur savoir faire à part que ce nœud est coulissant et qu’il est entrain d’étouffer le seul vrai espace de liberté en Tunisie. Je ne sais pas si le fait que cela soit l’œuvre de femmes tunisiennes le rend plus condamnable mais ce qui est certain c’est que cela est indigne de notre pays. Mais il semblerait que malheureusement la dignité a déserté depuis longtemps les couloirs du pouvoir en Tunisie. Ceci est aussi bien vrai pour les hommes que pour les femmes qui les arpentent.
Elles s’appellent Khadija Ghariani, Feriel Béji et Lamia Cheffai. Leurs noms ne vous disent peut être rien, pourtant, elles participent de jours en jours, à mener à bien l’étouffement et la mise aux pas de l’Internet libre en Tunisie tant espérés par le pouvoir en place. Plus de 50 sites et blogs tunisiens sont depuis censurés sans compter des dizaines d’autres de diverses nationalités également inaccessibles. Pour y parvenir elles travaillent main dans la main et en dehors de tout cadre légal avec la police du Net tunisien. Il ne serait être autrement puisque depuis le 3 septembre 2007 et la censure de Dailymotion, le fournisseur d’accès TopNet a désigné directement l’ATI comme responsable du « filtrage » du site. Un aveu qui confirme se que tout le monde savait déjà. Etant le fournisseur de tous les autres fournisseurs d’accès, l’ATI peut filtrer à sa guise l’accès à l’Internet.
Il faut dire que si on lit bien entre les lignes les déclarations des différentes administratrices, l’activité de « filtrage » de l’internet tunisien n’a jamais été formellement niée par l’agence. Déjà, Mme Ghariani, première à avoir tenu les reines de l’agence et à qui on doit la première vague de censure qui a vu interdire les premiers sites indépendants de la toile tunisienne, répondant aux accusations de censure déclarait : « il n’y a pas de censure en Tunisie puisque les proxys n’y sont pas interdits ». Ce qui en d’autre termes veut dire « nous censurons mais nous permettons de contourner cette censure ». Admirez toute la subtilité de la réponse qui sous-entend que pour les internautes avertis sachant utiliser les Proxys, il n’était pas impossible de contourner les blocages. Mais elle oublie tout de même de préciser que le recours aux proxys est possible surtout parce qu’il est techniquement impossible de les censurer tous et que ceux utilisés étaient censurés à-fur-et-à-mesure que ses techniciens les découvraient.
Pour Mme Béji qui lui succède, le discours est toujours aussi subtil mais beaucoup plus explicite. Puisque tout en niant l’existence de la censure, elle justifie celle-ci par un besoin de servir l’intérêt général ! « Certaines voix calomnient la Tunisie en disant qu'Internet y serait censuré. » dit-elle. « La vérité, c'est que nous souhaitons une bonne utilisation du réseau, pour que cet outil serve réellement au peuple ». Voilà donc pourquoi censure-t-on en Tunisie : c’est pour éviter au peuple les lectures inutiles. Quelle abnégation et quel sens du devoir. Un sens du devoir qui lui permet de battre un record de rapidité en censurant Yezzi.org, le site de la manifestation permanente contre Ben Ali, moins de 18 heures après sa mise en ligne ! Encore, dans l’une de ses dernières actions à la tête de l’agence, surement dans un excès d’abnégation, elle censure Dailymotion l’un des sites les plus visités par les internautes tunisiens. « Le peuple », lui, n’apprécie pas vraiment, à en croire les dizaines de voix mecontentes des utilisateurs tunisiens de se site.
Mme Lamia Chafaï qui est venue dans les baguages de Mr Haj, le ministre actuel, et que la presse présente comme «une vraie communicatrice, très joviale, toujours souriante, courtoise et est dotée d’une grande maîtrise du Web et de l’Internet», n’est quant à elle, pas étrangère à la maison. Elle s’y occupait déjà de marketing et de commerce électronique sous le règne de Mme béji avant d’aller exercer ses talents à l'Agence nationale de certification électronique (ANCE) dont elle a été la directrice générale. D’ailleurs pour bien marquer son retour et montrer à ses commanditaires qu’elle peut faire aussi bien, voir mieux que ses prédécesseurs, elle censure You Tube un autre site de partage de vidéo qui est devenu le refuge de tous ceux qui ne pouvaient plus accéder à Dailymotion. Ce qui ne semble pas poser de problème à celle qui déclarait que « La Tunisie est certainement aussi avancée dans la voie de la société de l'information que de nombreux pays européens. […] Dans un certain nombre de cas, elle donne l'impression d'avancer plus vite que la France ». Il est évident qu’administrer la censure des deux sites les plus emblématiques du Web 2.0, et de dizaines d’autres sites est en soit un exploit que peu de pays peuvent égaler. Mme Cheffai vient même d’élever encore le niveau d’un cran en censurant il y à quelques jours un autre blog qui s’ajoute à une liste qui commence à être longue. Difficile donc de faire mieux !
Sur Tunisie Haut débit, un blog qui parle des services Internet en Tunisie on peut lire la présentation suivante : « L’ATI, vous connaissez ? C’est la police du net tunisien. Plus efficace que le contrôle parental, elle veille à ce que notre navigation sur internet soit la plus saine que possible. L’ATI joue, aussi, le rôle du « Big Brother » qui décide à notre place et à la place des FAI de ce qui est le mieux pour les exigences des Tunisiens sur le net». La réputation de l’ATI n’est plus donc à faire en matière de « flicage » et même si l’auteur de ces quelques lignes espérait « une bienveillance plus maternelle » de la part de Mme Cheffai, le palmarès déjà bien garni de cette dernière finira pas le convaincre du contraire. Reste encore un petit effort à faire pour l’agence pour assumer son rôle « de police de l’internet » au grand jour, puisque jusqu’ici elle cachait la censure qu’elle exerce en reproduisant une fausse page d’erreur, la fameuse page « 404 ».
Le journaliste, du site d’informations économiques, webmanagercenter.com ne croyait pas si bien dire en écrivant : « Décidément les femmes réussissent bien à l’ATI (Agence Tunisienne d’Internet). En effet, depuis sa création, l’ATI a été dirigée par des femmes (à trois reprises), ce qui dénote la capacité de ces dernières dans la gestion technique du nœud Internet national. ». En ce qui concerne la gestion du nœud les trois administratrices ont montré leur savoir faire à part que ce nœud est coulissant et qu’il est entrain d’étouffer le seul vrai espace de liberté en Tunisie. Je ne sais pas si le fait que cela soit l’œuvre de femmes tunisiennes le rend plus condamnable mais ce qui est certain c’est que cela est indigne de notre pays. Mais il semblerait que malheureusement la dignité a déserté depuis longtemps les couloirs du pouvoir en Tunisie. Ceci est aussi bien vrai pour les hommes que pour les femmes qui les arpentent.
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