Une tentative de Flash mob à Sidi Bou Said a été avortée mercredi 4 août par le déploiement d’un nombre conséquent de forces de l'ordre en uniforme et en civil.
Une quinzaine de personne a tenté de se rendre à Sidi Bou Said habillés en blanc, tenant un bouquet de jasmin [machmoum] à la main pour effectuer une flash mob en signe de protestation contre la censure qui frappe l’Internet tunisien.
La blogueuse Lina Ben Mheni, présente sur les lieux explique la démarche dans son blog :
Tarek Kahlaoui, Lina Ben Mheni et Soudani Mohamed le soir du 4 aout. Crédit : Lina Ben Mheni
En recoupant les témoignages des participants, on peut estimer à une trentaine le nombre des policiers déployés pour étouffer cette flash mob qui rappelons-le consiste à mettre un T-shirt blanc et à tenir un machmoum à la main en signe de protestation !
Encore une preuve flagrante - encore une - de l'absence totale d'espace pour aucune forme de protestation, aussi pacifique et inoffensive soit elle, qui pourrait mettre en cause les piliers du système sécuritaire en place.
Par ailleurs, cette tentative à peut être été déjouée parce que certains des participants étaient déjà connus pour leur activisme sur le net, et étaient par conséquent facilement repérables. Mais l’originalité de l’opération “Flash mob contre la censure” réside dans l'absence de consignes sur les lieux et les scénarios à adopter. La page Nhar 3la 3ammar compte plus de 20 000 membres et les prochaines tentatives plus anonymes et plus discrètes pourraient donner du fil à retordre aux forces de l’ordre...
Extrait du point info "Al Hassad Al Magharibi" du 4 Aout 2010 qui revient sur cette flash mob avortée avec le témoignage de Lina Ben Mheni.
Malek
Stranger
www.nawaat.org
Une quinzaine de personne a tenté de se rendre à Sidi Bou Said habillés en blanc, tenant un bouquet de jasmin [machmoum] à la main pour effectuer une flash mob en signe de protestation contre la censure qui frappe l’Internet tunisien.
La blogueuse Lina Ben Mheni, présente sur les lieux explique la démarche dans son blog :
“Soucieux de la loi , soucieux de la sécurité , et de l'ordre , les internautes tunisiens ont décidé d'organiser une flashmob contre la censure . L'action consistait à s'habiller en blanc , tenir un "machmoum"et observer une minute de silence tous les participants rassemblés au même endroit.”Malgré le peu d’informations divulguées publiquement à-propos de la manifestation, les forces de l’ordre étaient, selon plusieurs participants, bien informées du lieu et de l’heure du rendez-vous. Le blogueur Tarek Kahlaoui, a du renoncer à se déplacer en découvrant la surveillance policière soudaine en face de chez lui.
“Ce mercredi ils ont mis une surveillance policière devant chez moi. Ils m'ont fait la totale : des policiers en moto et d’autres en voiture, tous accrochés à leurs téléphones. J’ai finalement du renoncer à y aller pour ne pas compromettre le lieu du rendez-vous. Plus tard j’ai compris que c’était plus compliqué : ils avaient déjà toutes les informations.”Les policiers étaient présents en nombre à la sortie de la gare de Sidi Bou Said et connaissaient même le nom de certains des participants.
“Arrivés à la station tout semblait normal, écrit Lina sur son blog . [...] Nous nous sommes dirigé vers notre destination. A 50 m , j'ai entendu quelqu'un crier mon nom et celui de l'un de mes amis . Et je me suis retrouvée face à face avec l'un des policiers en civil à qui j'ai déjà eu affaire le 21 Mai 2010 la veille de Nhar 3la 3ammar 1 alors que mes deux co-signataires de l 'annonce du rassemblement contre la censure étaient en état d’arrestation”.Toutes les personnes repérées sur le lieu de la flash mob étaient sommées de rentrer chez elles et escortées sur le chemin du retour, comme nous l’a déclaré un des participants :
“On a été interceptés par des policiers en civil, empêchés d'accéder à la vieille ville même pour prendre un café, escortés jusqu'à l'arrêt du TGM de Sidi Bou Said, tenus en compagnie tout au long du trajet, et accueillis à la descente du train à Tunis. [...] Les policiers en civil ont noté nos noms et les numéros de nos cartes d'identité. Ils étaient discrets, mais fermes. [...] Ils nous ont bien fait comprendre que si jamais on ne coopérait pas, ils passeraient aux méthodes musclées”.Toutes les personnes ainsi refoulées de Sidi Bou Said ont été escortées dans le train et accueillies par d’autres forces de l’ordre qui ont organisé la dispersion des participants en leur interdisant d'emprunter l’avenue Habib Bourguiba.
En recoupant les témoignages des participants, on peut estimer à une trentaine le nombre des policiers déployés pour étouffer cette flash mob qui rappelons-le consiste à mettre un T-shirt blanc et à tenir un machmoum à la main en signe de protestation !
Encore une preuve flagrante - encore une - de l'absence totale d'espace pour aucune forme de protestation, aussi pacifique et inoffensive soit elle, qui pourrait mettre en cause les piliers du système sécuritaire en place.
Par ailleurs, cette tentative à peut être été déjouée parce que certains des participants étaient déjà connus pour leur activisme sur le net, et étaient par conséquent facilement repérables. Mais l’originalité de l’opération “Flash mob contre la censure” réside dans l'absence de consignes sur les lieux et les scénarios à adopter. La page Nhar 3la 3ammar compte plus de 20 000 membres et les prochaines tentatives plus anonymes et plus discrètes pourraient donner du fil à retordre aux forces de l’ordre...
Malek
Stranger
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