Certains travers des médias français ont vraiment la peau dure. Le quotidien Le Figaro dans son édition du 18 février, en a donné un exemple éloquent. Dans un encadré d’appel à La une du journal, on pouvait lire ce titre pour le moins accrocheur : « Quand des beurs vont chercher fortune à Dubaï » !
La suite est plus…affligeante. « Depuis quelques années, de nombreux jeunes Français d’origine musulmane partent s’installer dans les pays du Golfe…» Pouvons-nous lire dans l’encadré. Oui, vous avez bien lu : « Jeunes Français d’origine musulmane ». Voilà donc que pour Le Figaro, l’Islam est un « groupe ethnique » bien distinct ! Ça commence bien.
« Certains tentent l’aventure pour être en phase avec leurs aspirations culturelles ou religieuses […]», continue le journal. Après avoir appris que l’islam est une « race », on découvert, que pour qu’un « français d’origine musulmane » puisse être « en phase » avec ses « aspirations culturelles et religieuses », il faille qu’il s’expatrie dans un pays musulman ! On craint presque pour le cœur des 4 à 5 millions de musulmans en France, qui apprennent sans ménagement et en quelques lignes, deux « vérités fondamentales » sur eux-mêmes.
En tournant la page pour aller découvrir l’article, annoncé page 2, on s’attend déjà au pire. Et on ne sera pas déçu ! Tout d’abord, par l’auteur de l’article. Georges Malbrunot. Grand reporter au Figaro devenu célèbre après son enlèvement par « l'armée islamique en Irak » qui réclamait à la France, contre sa libération et celle de son confrère Christian Chesnot, l’annulation de la Loi sur la laïcité. Le journaliste est réputé être un « bon connaisseur » de « la région » et « ses subtilités », et était, a priori, bien placé pour éviter les clichés simplificateurs.
On déchante dès la lecture du titre de l’article : « Le Golfe, nouvelle terre d'asile des Beurs de banlieue ». Ici aussi le qualificatif « beur » est employé sans aucun « complexe ». Mais on apprend surtout que le « beur » est un éternel exilé. Après sa première « terre d’asile », la France (où il est née), ingrat comme il est, le voilà qu’il part à la recherche d’une « nouvelle terre d’asile ».
Et les premières lignes donnent le ton. « M. arrive au rendez-vous dans un café branché de Dubaï en djellaba blanche, la tenue traditionnelle du vendredi, jour de prière en islam. ». nous apprend l’auteur. Admirez ici les élans pédagogiques du journaliste qui éclaire les lecteurs du journal sur les traditions vestimentaires et religieuses du « Français d’origine musulmane ».
Bien évidement, « cet ingénieur en télécommunications » qui habite avec son épouse « dans un immeuble moderne de cette ville où les mosquées côtoient les plus beaux hôtels du monde » et qui ne voyait aucun inconvenant à « voir des filles en minijupe » se sent mieux dans son nouvel environnement et peut tout à fait connaitre les joies de « l’artisanat islamique » et pratiquer librement ses « étranges » rites et coutumes. « Si j'étais resté en France, on me regarderait bizarrement. Ici, cela ne gêne personne » nous dit-il. Quoi de plus normal ? N’est-il pas au milieu de ses semblables ?
D’ailleurs Malbrunot nous le dit cash : « À Dubaï, il (le français d’origine musulmane ? [ndlr]) peut donc, sans tracas, jeûner pendant ramadan, manger halal et faire ses ablutions ailleurs que dans les toilettes. ». « Le beur », peut alors « se fondre dans la masse ». Quelle chance pour M. pour qui « l'opulence ostentatoire de Dubaï ressemble pourtant bien peu au bled algérien de ses parents ». Que c’est bien dit !
« L'alliance […] de la BMW et du Coran, sous le soleil et dans une atmosphère de relative liberté individuelle. » est parait-il ce qui plait le plus à ces jeunes « beurs » comme Nesim, un « jeune Beur, d'origine tunisienne », victime de discrimination à l’embauche en France alors qu’il est, selon le journaliste, « non pratiquant et parfaitement intégré ».
En lisant la suite on comprend très vite, que si par malheur des « beurs » des cités osent tenter l’aventure de l’expatriation pour un meilleur avenir, comme le fond des milliers d’autres français aux « bonnes origines », c’est forcément par esprit de revanche sur cette France qui ne les accepte pas comme ils sont.
D’ailleurs, ce n’est pas le journaliste qui le dit...mais Khalid, « cadre d'une société d'intelligence économique », qui ne reviendra vivre en France que « lorsque la France aura appris à vivre avec ses musulmans ».
Il existerait même une « très petite minorité », « très religieuse », en rupture totale avec la France et à qui « Le djihad ne déplairait pas fondamentalement ». Tellement en rupture qu’il n’était « pas question », pour le journaliste, « d'approcher l'un d’eux ». On est presque soulagé qu’ils soient expatriés
Bref, tantôt d’origines « islamiques » tantôt d’origines « maghrébines », ces « beurs des banlieues » présentés par ce travail de journalisme « anthropologique », n’échapperont pas à leur étiquette même à des milliers de kilomètres de leur pays, la France.
Mais maintenant qu’on connait mieux « le Français d’origine musulmane », le journaliste peut pousser ses efforts « à but informatifs », pour nous faire découvrir les péripéties d’autres français d’ « origine ». Pourquoi pas les jeunes français « blacks » d’origine…« noire » !
Malek
http:stranger-paris.blogspot.com
wwww.nawaat.org
La suite est plus…affligeante. « Depuis quelques années, de nombreux jeunes Français d’origine musulmane partent s’installer dans les pays du Golfe…» Pouvons-nous lire dans l’encadré. Oui, vous avez bien lu : « Jeunes Français d’origine musulmane ». Voilà donc que pour Le Figaro, l’Islam est un « groupe ethnique » bien distinct ! Ça commence bien.
« Certains tentent l’aventure pour être en phase avec leurs aspirations culturelles ou religieuses […]», continue le journal. Après avoir appris que l’islam est une « race », on découvert, que pour qu’un « français d’origine musulmane » puisse être « en phase » avec ses « aspirations culturelles et religieuses », il faille qu’il s’expatrie dans un pays musulman ! On craint presque pour le cœur des 4 à 5 millions de musulmans en France, qui apprennent sans ménagement et en quelques lignes, deux « vérités fondamentales » sur eux-mêmes.
En tournant la page pour aller découvrir l’article, annoncé page 2, on s’attend déjà au pire. Et on ne sera pas déçu ! Tout d’abord, par l’auteur de l’article. Georges Malbrunot. Grand reporter au Figaro devenu célèbre après son enlèvement par « l'armée islamique en Irak » qui réclamait à la France, contre sa libération et celle de son confrère Christian Chesnot, l’annulation de la Loi sur la laïcité. Le journaliste est réputé être un « bon connaisseur » de « la région » et « ses subtilités », et était, a priori, bien placé pour éviter les clichés simplificateurs.
On déchante dès la lecture du titre de l’article : « Le Golfe, nouvelle terre d'asile des Beurs de banlieue ». Ici aussi le qualificatif « beur » est employé sans aucun « complexe ». Mais on apprend surtout que le « beur » est un éternel exilé. Après sa première « terre d’asile », la France (où il est née), ingrat comme il est, le voilà qu’il part à la recherche d’une « nouvelle terre d’asile ».
Et les premières lignes donnent le ton. « M. arrive au rendez-vous dans un café branché de Dubaï en djellaba blanche, la tenue traditionnelle du vendredi, jour de prière en islam. ». nous apprend l’auteur. Admirez ici les élans pédagogiques du journaliste qui éclaire les lecteurs du journal sur les traditions vestimentaires et religieuses du « Français d’origine musulmane ».
Bien évidement, « cet ingénieur en télécommunications » qui habite avec son épouse « dans un immeuble moderne de cette ville où les mosquées côtoient les plus beaux hôtels du monde » et qui ne voyait aucun inconvenant à « voir des filles en minijupe » se sent mieux dans son nouvel environnement et peut tout à fait connaitre les joies de « l’artisanat islamique » et pratiquer librement ses « étranges » rites et coutumes. « Si j'étais resté en France, on me regarderait bizarrement. Ici, cela ne gêne personne » nous dit-il. Quoi de plus normal ? N’est-il pas au milieu de ses semblables ?
D’ailleurs Malbrunot nous le dit cash : « À Dubaï, il (le français d’origine musulmane ? [ndlr]) peut donc, sans tracas, jeûner pendant ramadan, manger halal et faire ses ablutions ailleurs que dans les toilettes. ». « Le beur », peut alors « se fondre dans la masse ». Quelle chance pour M. pour qui « l'opulence ostentatoire de Dubaï ressemble pourtant bien peu au bled algérien de ses parents ». Que c’est bien dit !
« L'alliance […] de la BMW et du Coran, sous le soleil et dans une atmosphère de relative liberté individuelle. » est parait-il ce qui plait le plus à ces jeunes « beurs » comme Nesim, un « jeune Beur, d'origine tunisienne », victime de discrimination à l’embauche en France alors qu’il est, selon le journaliste, « non pratiquant et parfaitement intégré ».
En lisant la suite on comprend très vite, que si par malheur des « beurs » des cités osent tenter l’aventure de l’expatriation pour un meilleur avenir, comme le fond des milliers d’autres français aux « bonnes origines », c’est forcément par esprit de revanche sur cette France qui ne les accepte pas comme ils sont.
D’ailleurs, ce n’est pas le journaliste qui le dit...mais Khalid, « cadre d'une société d'intelligence économique », qui ne reviendra vivre en France que « lorsque la France aura appris à vivre avec ses musulmans ».
Il existerait même une « très petite minorité », « très religieuse », en rupture totale avec la France et à qui « Le djihad ne déplairait pas fondamentalement ». Tellement en rupture qu’il n’était « pas question », pour le journaliste, « d'approcher l'un d’eux ». On est presque soulagé qu’ils soient expatriés
Bref, tantôt d’origines « islamiques » tantôt d’origines « maghrébines », ces « beurs des banlieues » présentés par ce travail de journalisme « anthropologique », n’échapperont pas à leur étiquette même à des milliers de kilomètres de leur pays, la France.
Mais maintenant qu’on connait mieux « le Français d’origine musulmane », le journaliste peut pousser ses efforts « à but informatifs », pour nous faire découvrir les péripéties d’autres français d’ « origine ». Pourquoi pas les jeunes français « blacks » d’origine…« noire » !
Malek
http:stranger-paris.blogspot.com
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excellente réplique
RépondreSupprimerSans parler des Français d'origine "souchienne", qui s'expatrient en France... (lol)
RépondreSupprimerEvidemment, quand le Figaro commence à parler "d'origine musulmane", on se doute que ce n'est pas pour en faire la pub, mais est-ce une raison pour rabâcher la critique sur ce point-là ? A force de ce conflit perpétuel entre xénophobes et xénophiles, toute évocation d'une origine étrangère est devenue péjorative. C'est bien dommage pour ceux qui voudraient que la France soit à 90% peuplée d'étrangers.
RépondreSupprimerTout est dit et moi qui n'ai rien d'un démagogue , me voila obligé de dire : bien dit!
RépondreSupprimertrop bien dit ! le critique ne donne pas la parole à ceux que l'on entend jamais et discrimine les sans papiers ! moralité : je voulais parler de cette manif du PSF patrons sans frontieres , croisée entre chatelet et ivalides , protestant contre ces français qui prenaient le travil des sans papiers !
Du terme « origine musulmane » vous établissez que pour l'auteur « l'Islam est un groupe ethnique » et plus loin « une race » ?
RépondreSupprimerParler de groupe ethnique ne signifie pas adhérer à la notion très connotée et contestée de race.
Et parler d'origine n'implique en rien de parler d'ethnie. L'origine peut désigner une appartenance culturelle, ce qui est le cas ici.
De même, parler de « nouvelle terre d'asile » n'implique pas nécessairement qu'il y ait une ancienne terre d'asile, mais peut tout aussi bien signifier que le phénomène est innovant.
Tout le reste de votre article est du même tonneau. Vous triturez les mots pour faire des procès d'intention à l'auteur.
Tres interessant, moi aussi j'ai ete a Dubai et c'est un truc ce ouf
RépondreSupprimerD'ailleurs voici un article avec plus d'info
http://www.immigration-news.fr/dubai-la-nouvelle-cite-des-beurs/