jeudi 2 février 2006

Du rôle positif de la dictature







L’ingratitude est un vilain défaut, c’est même une maladie. Une maladie dont soufre bon nombre de peuplades indigènes. Ces éternels ingrats manquent désespérément de reconnaissance envers leurs bienfaiteurs. Immatures chroniques, ils n’ont vu dans la formidable chance d’être colonisé qu’une volonté de spoliation de leurs richesses et qui persistent, aujourd’hui encore, à ne voir dans les esprits éclairés qui les gouvernent qu’une bondes de despotes opportunistes. Quelle ingratitude ! Quelle étroitesse d’esprit !

Prenons le peuple tunisien par exemple. Un peuple chanceux nous dit-on. Voilà 125 années qu’il vie la plus grande chance de son histoire, 125 années pendant les quelles ce peuple aura été, sans qu’il s’en aperçoive, dans le bonheur jusqu’au cou ! Comment s’aurait-il être autrement ? Première intention bienveillante du destin: la France, le gratifie d’un protectorat qui va transformer, pour le meilleur, sa triste condition. Quelle plus grande opportunité que celle d’être pris en main par la mère de la modernité, la métropole des lumières ? Aurait-il su exploiter ses terres sans le savoir-faire agronomique du protecteur ? Aurait-il pu édifier ces kilomètres de chemins de fer sans l’ingéniosité des polytechniciens tricolores ? Aurait-il pu ériger tous ces édifices aux façades blanches et aux architectures si particulières, tous ces larges boulevards arborés qui font, aujourd’hui encore, le charme discret du style colonial ? Pourtant des mauvaises longues vous diront que la modernisation de l’agriculture tunisienne servait surtout à remplir l’assiette du bon petit français de la métropole et que les chemins de fer, loin d’être une œuvre philanthropique, servaient plutôt à acheminer la production minières vers les ports de départ vers l’hexagone. Ces mêmes personnes rajouteront certainement que les beaux immeubles et les imposants édifices abritaient pour les premiers les familles des colons et pour les deuxièmes, le bras administratif du colonisateur. Balivernes et mauvaise foi ! Quelle attitude plus négative que celles de ne voir que le mauvais coté des choses. Ces réalisations n’étaient pas destinées à ce peuple certes, mais il en à jouit en fin de compte. Comme pour les fameux bus jaunes de la capitale, bien qu’ils aient servi ailleurs pendant des années, ils font aujourd’hui, la joie des tunisois. Mais ce qui est pourtant encore plus incroyable, c’est qu’il y’a même des farfelus qui ont sacrifié leurs vies pour rejeter la générosité de leur bienfaiteur. Dans quel monde vivons-nous ?

Vous vous croyez au bout de vos peines ? Que ne nie ! Ce même peuple, toujours aussi immature, réserve à la dictature la même ingratitude que celle dont il a gratifié le colonisateur. Sourds aux doux appels du destin, aveugles face aux clins d’œil du Maktoub, ils continuent et cela même pendant l’ère du changement à être critique face aux réalisations historiques de celui qui par un jour béni de sidi Belhassen et de tous les saints du pays, sauva le pays du péril barbare. Vous vous dites sûrement que rien que pour cela il mérite l’éternelle reconnaissance de ces sujets. Encore une fois vous faites fausse route ! Voulons encore plus, certains éternels insatisfaits, lui demandent en plus d’être un héro, d’être un démocrate. Quels goujats, quelles indélicates personnes ! Ces personnes, « manquant de patriotisme », aigries devant les réussites du model de l’homme qui vaut plus qu’ils ne peuvent compter à eux tous réunis. Sans compter qu’à l’ingratitude s’additionne la mauvaise foi. Voilà un régime qui par l’éradication des « zones de l’ombre », est allé jusqu’à poser un sérieux problème aux services météorologiques du pays ! On dit qu’en Tunisie, il est de plus en plus difficile de mesurer la température à l’ombre. D’ailleurs vous l’avez sûrement remarqué, pendant la météo, il est révolu le temps ou on donnait les températures à l’ombre. Ne reculant devant aucune difficulté, notre système robin-nésque (bien qu’il ne reste plus beaucoup de bois en Tunisie), inventeur de la solidarité obligatoire, de l’échangeur à sens giratoire et de l’opulence ostentatoire, tourne à plein régime pour garantir, aux tunisiens l’un des premiers droits de l’homme, selon un grand expert en la matière, qui est « de manger, d’être soigné, de recevoir une éducation et d’avoir un habitat ». Contrat tenu, les statistiques le montrent. Alors circulez, il n’y a plus rien à voir ! Et ceux qui s’attardent sur les écarts pris sur des denrées publiques, doivent comprendre que c’est salutaire pour le système. C’est une sorte de soupape de régulation qui lui évite de surchauffer. Comme les incisions qu’on pratique sur les tempes de ceux qui soufrent du mal de tête, c’est pour nous éviter le mal de tête de la prospérité trop rapidement acquise que le système procède ainsi. On ne peut qu’être aveugle pour ne pas le voir.

Nous n’avons pas su voir, jadis, « le rôle positif de la colonisation », et nous nions encore aujourd’hui « le rôle positif de la dictature ». Ce n’est pas pour rien qu’on nous dit aujourd’hui qu’on n’est pas encore prêt pour la démocratie.

3 commentaires:

  1. Anonyme10:20 PM

    Où j'ai mis mon flingue???
    Biju.

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  2. Essalem ya biju,

    ya khouya illoutf alina min les flingues. C’est ton premier commentaire sur mon blog et tu cherches déjà les armes :-) remarque la loi des armes est prédominante de nos jours alors il y a-t-il peut être une causalité dans tous ça ? À vrai dire je ne le pense pas. Quelqu’un qui manie aussi bien la langue de voltaire se passerait bien du maniement des armes. ;-)

    Amitiés,

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  3. Anonyme5:38 PM

    Juste pour me suicider , parceque c'est à moi d'écrire ce genre de texte , je hais les armes et la vue du sang me répugne.Ce n'est pas mon premier commentaire...j'avais commencé par la poésie.Cordialement.Biju

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